Podcast lifelong learning
TRANSFORMING SOCIETY TOGETHER #01
L’auteur Johan Op de Beeck a interviewé Caroline Pauwels, rectrice de la Vrije Universiteit Brussel, et Erwin Malcorps, President Sweco Belgium, sur les enjeux sociétaux en matière du partage des connaissances. Écoutez cette interview sur la chaîne de podcasts de Sweco.
En Belgique, comme dans le reste du monde, nous sommes confrontés à des défis sociétaux de taille : le changement climatique, la relance économique, la rénovation industrielle, d’incroyables développements démographiques… Toutes des questions complexes interdépendantes qui déterminent notre bien-être général. Une approche scientifique s’impose. Comment faire en pratique ? Johan Op de Beeck aborde le sujet avec Caroline Pauwels, rectrice de la Vrije Universiteit Brussel (VUB) et Erwin Malcorps, President Sweco Belgium. Deux organisations qui sont déjà ouvertes à l’essence de ce défi, à savoir le partage des connaissances et l’apprentissage continu.
Rester curieux toute sa vie durant
Le transfert des connaissances comme clé au bien-être
Ce transfert des connaissances est plus que jamais la clé au bien-être de notre société, nos deux interlocuteurs s’accordent sur ce point. Mieux encore, ils se potentialisent dans ce domaine. Sweco Belgium – dans le prolongement de l’énoncé de ses valeurs « Transforming Society Together » – occupe une chaire à la VUB depuis quelques années déjà. Les étudiants contribuent ainsi à un développement objectif des connaissances à propos de thèmes actuels. Par des stages et des conférences, les étudiants touchent à la réalité d’un bureau d’ingénieurs. Erwin Malcorps : « Entre-temps, nous avons créé une nouvelle chaire. Cette fois en gestion du patrimoine infrastructurel car, lorsque nous parlons avec les instances publiques, nous percevons un besoin pressant en connaissances objectives en matière de durée de de vie, d’entretien des tunnels, ponts, routes, etc. Or, il y a peu d’informations disponibles à ce sujet. En tant qu’experts, forts de notre expérience, nous tendons la main aux étudiants universitaires pour contribuer à développer ces recherches. »
L’importance de la recherche ne peut être minimisée
Dans une collaboration interdisciplinaire, il est important que chacun des partenaires apprenne à parler la langue de l’autre et à connaître ses sensibilités. C’est à l’université de stimuler la curiosité, estime Caroline Pauwels. Les étudiants doivent comprendre à quoi peut mener la recherche scientifique. Ces connaissances ne s’arrêtent pas à l’obtention d’un diplôme. Dans une société qui évolue à la vitesse de l’éclair, surtout sur le plan technologique, l’apprentissage continu est un impératif. Caroline Pauwels : « Les entreprises et universités doivent travailler à un contexte pointu dont a besoin chaque – futur – collaborateur. C’est la raison pour laquelle ce dialogue avec le monde de l’entreprise est si important. En effet, à quel moment la recherche devient-elle passionnante ? Lorsque ce parcours débouche sur un résultat qui trouvera réellement une application. Sécuriser l’infrastructure, par exemple. Imaginez de vivre en Italie où un pont vient à s’écrouler !. Lorsque nous passons de la théorie à la pratique tout en nous concentrant également sur la recherche appliquée, la société elle-même en sort gagnante. Cela génère des solutions à des défis complexes, crée des emplois, suscite des visions qui refluent alors vers la recherche fondamentale. »
Les compétences finales sont en réalité des compétences initiales
«L’acquisition de connaissances méthodologiques, combinée à l’apprentissage continu, a un côté miraculeux », explique Caroline Pauwels, « Elle permet de rester jeune. » Pour y arriver, nous devrons cultiver le processus d’apprentissage. La rectrice plaide aussi en faveur d’une autre sémantique sur ce plan. Elle préférerait entendre parler de « compétences initiales » et non de « compétences finales ». Un diplôme n’est pas une fin en soi. Les universités devraient proposer une sorte de garantie à vie sur les diplômes, les étudiants recevant chaque année une mise à jour à de leurs compétences.
The war for talent
L’atmosphère que nous créons en matière d’acquisition de connaissances doit inciter à la pratiquer toute notre vie durant. Chez Sweco, cela se traduit par un plan de formation à partir du premier jour de travail. Erwin Malcorps : « Sweco engage chaque année une centaine de jeunes diplômés. Dès le départ, nous les impliquons dans des projets dans lesquels collaborent 10 ou 20 collègues avec d’autres profils, au sein desquels nous les invitons à un remue-méninges. Cette ouverture et cette culture sont à la fois enrichissantes pour les collaborateurs et pour les projets (et donc la société). De plus, il n’est plus nécessaire de chercher un autre emploi après quelques années. De la sorte, nous nous préparons aussi aux emplois de demain. Il y a 20 ans, nous recherchions des ingénieurs, ou des projeteurs. Des profils techniques, en quelque sorte. Aujourd’hui, nous avons des dizaines de postes vacants pour des fonctions qui n’existaient pas autrefois. La diversité est plus que jamais nécessaire sur le lieu de travail. »
Pour le dire avec les mots de Caroline Pauwels : « Je sais qu’on ne sait jamais ». Cela devrait du moins être l’attitude à adopter.