Podcast mobility
TRANSFORMING SOCIETY TOGETHER #05
L’auteur Johan Op de Beeck a interviewé Luc Hellemans, CEO Lantis, et Carl Verelst, Business Development Manager Infrastructure sur les enjeux sociétaux en matière de la mobilité. Écoutez cette interview sur la chaîne de podcasts de Sweco.
De tous les sujets d’actualité, la mobilité est peut-être celui qui suscite le plus d’aspirations pour l’avenir ! La technologie est entièrement au service de la transition et rendra notre mobilité plus efficace, plus sûre et plus durable. Nous pouvons aspirer à un réseau confortable de voitures et de vélos électriques partagés, à des transports collectifs à petite échelle avec des voitures à conduite autonome, à un accès à tous les transports publics au moyen d’un billet unique, à une meilleure harmonisation entre les transports ferroviaires, routiers et par voie d’eau … Ce transfert modal se fera sans aucun doute. Maintenant, il faut un changement d’état d’esprit !
Oser briser les schémas
Dire que nous associons encore trop souvent la mobilité aux nuisances sous toutes leurs formes revient à enfoncer une porte ouverte … Johan Op de Beeck présente ses deux invités comme « les messieurs qui vont résoudre tous les problèmes » ! Luc Hellemans est le CEO de Lantis, la société à l’origine du projet Oosterweel que nous ne devons sans doute plus présenter. Il nous surprend d’autant plus avec sa vision holistique de la mobilité. Sweco joue également un rôle important dans ce « plus grand chantier d’Europe ». En tant que Business Development Manager, Carl Verelst se considère privilégié d’être aux premières loges de la transition et de contribuer à sa réalisation. « Nous allons tous (devoir) nous déplacer différemment, et la technologie nous aidera à le faire ». Comment voient-ils cela concrètement ?
Le transfert modal va de pair avec un changement d’état d’esprit
Carl Verelst : « Quand on pense aux technologies modernes, on pense spontanément à la navigation ou à la propulsion de véhicules, mais chez Sweco, nous allons beaucoup plus loin. Par exemple, nous réutilisons déjà au bureau l’énergie produite par nos voitures de société électriques. Nous parlons ici de la technologie des batteries, mais le véritable changement réside dans le changement des habitudes et l’harmonisation de la production et de l’utilisation. Dans toutes les disciplines, nous réfléchissons à nos habitudes de déplacement. Faut-il encore posséder une voiture ? Ou est-il suffisant de pouvoir en utiliser une au moment où cela est nécessaire ? En y associant la technologie des voitures à conduite autonome, on peut déjà parler de transports collectifs à petite échelle, où les places de stationnement deviennent presque superflues ».
Selon Luc Hellemans , nous devons en effet oser briser les schémas : « Pour les constructeurs automobiles, c’est un nouveau modèle d’entreprise de vente vers des plateformes de partage. Pour le secteur des transports, la clé réside à nouveau dans l’harmonisation du trafic ferroviaire, routier et par voie d’eau. Si nous parvenons à briser les silos dans les régions de transport, nous pourrons utiliser les réseaux pour les bonnes priorités. Les gains les plus importants peuvent déjà être réalisés dans l’exploitation des chemins de fer. Si nous ne faisons rien maintenant, nous devrons y remédier dans 10 ans. Ainsi, nous avons récemment montré à Sophie Dutordoir, CEO de la SNCB, les goulets d’étranglement dans et autour du port d’Anvers afin d’envisager une approche stratégique. On ne le sait pas encore, mais dans les coulisses de De Lijn, beaucoup de choses bougent également pour optimiser les transports publics ».
Une vision holistique de la mobilité
En se penchant aujourd’hui sur la liaison Oosterweel, on voit que ce projet va bien au-delà des infrastructures. Une mobilité viable est la norme. Luc Hellemans parle même d’un défi en matière de bien-être. « On ne peut plus considérer la politique de mobilité indépendamment de la politique climatique et sanitaire. Nous partons du principe que le transfert modal sera déjà largement réalisé d’ici la fin des travaux. L’objectif est 50 % de trafic routier (au lieu des 70 % actuels) et 50 % par d’autres modes. C’est pourquoi nous allons volontairement supprimer le trafic et proposer des alternatives. Une première européenne réside par exemple dans la mise en place d’un système de partage de vélos électriques dans toute la région de transport. Afin d’atteindre le transfert modal souhaité de 50/50 d’ici 10 ans, nous devons prévoir les infrastructures nécessaires aujourd’hui. Les gens peuvent alors choisir de rester dans le trafic ou de se tourner vers l’alternative. Outre le transfert modal, il faut donc également un changement d’état d’esprit. Il s’agit – encore une fois – d’un changement de comportement ».
Supprimer les obstacles
Pourquoi le vélo connaît-il seulement maintenant un véritable succès ? Parce que vous pouvez le garer de plus en plus en sécurité dans une gare. Parce qu’avec le vélo électrique, vous n’arrivez plus au travail en sueur. À quoi est dû l’engouement croissant pour les voitures partagées ? Parce qu’avec un abonnement partagé, vous avez la garantie d’une place de stationnement gratuite, même en centre-ville. La suppression des obstacles permet de créer le déclic. Et ce qui semblait impensable il y a une génération est une évidence aujourd’hui.
Carl Verelst : « Nous pouvons être fiers des mesures qui ont déjà été prises pour rendre la mobilité plus efficace, plus sûre et plus viable. Des trains de marchandises pouvant atteindre une longueur de 740 mètres et qui feront disparaître beaucoup de camions de la route, la LEZ, les zones 30, l’interdiction du diesel, … Nous nous en souvenons à peine, mais – tout comme l’interdiction de fumer dans les restaurants – elle a suscité au départ une grande résistance. Le chemin à parcourir est encore long, mais avec une vision et des politiques cohérentes, nous pouvons réaliser beaucoup de choses ».